GEOGRAPHIE MILITAIRE ET REVOLUTION TECHNOLOGIQUE : La nouvelle géographie militaire au XXIe siècle
Séminaire de recherche 2013-2014
Présentation :
Organisé par Philippe Boulanger (Professeur, Institut français de géopolitique), en partenariat avec l’Ecole normale supérieure de Paris (département de géographie), le Centre d’analyse et de recherche en géopolitique / Institut français de géopolitique et Cassidian (EADS). À l’École normale supérieure de Paris, 29 rue d’Ulm (Ve arr.), Salle 235, un mardi par mois de 17h à 19h. Entrée libre et sans réservationLa géographie est une forme de soutien aux stratèges dans les opérations militaires. Depuis l’Antiquité, tous les grands penseurs de la stratégie prennent en considération le facteur géographique, physique et humain, pour concevoir la manœuvre globale. Jusqu’à aujourd’hui, les formes d’emploi de la géographie militaire ont considérablement évolué, avec des outils de connaissance plus diversifiés et performants. De la cartographie à l’image satellite, l’analyse du milieu physique et humain s’est approfondie grâce à des services dédiés à cette fonction de la connaissance et de l’anticipation dans toutes les armées des pays occidentaux comme des pays émergents.
La géographie militaire est marquée aujourd’hui par une nouvelle rupture conceptuelle et technologique. Les compétences, les savoir-faire, les outils de connaissance géographique connaissent des évolutions majeures, inédites dans l’histoire de la géographie militaire. Cette nouvelle impulsion résulte d’une combinaison de facteurs structurels et conjoncturels. Le contexte international est marqué par des évolutions géopolitiques qui s’accélèrent : le déplacement du centre de gravité géostratégique vers l’Asie, la lutte contre le terrorisme internationale, la compétition économique entre puissances dans une période de crise financière, la mondialisation croissante de tous les flux, qu’ils soient matériels ou immatériels. Ces différents aspects contribuent à redéfinir l’utilité de la géographie au profit de l’emploi des forces. La synthèse des informations à différentes échelles géographiques et la capacité d’analyse s’améliorent pour répondre à l’urgence de connaissance sur une situation de crise ainsi qu’à celle d’anticiper toute action politico-militaire.
Parallèlement, la recherche universitaire et celle des entreprises privées conduit à repenser la place du facteur géographique dans les systèmes d’armes et sa finalité dans l’emploi des forces. De nouveaux programmes sont en cours de développement mettant en évidence la nécessité de maîtriser les données GHOM (Géographie, Hydrographie, Océanographie, Météorologie). Les recherches menées par les entreprises du secteur de la défense, comme Cassidian, Dassault-Aviation, entre autres, contribuent en grande partie à moderniser ces outils.
Quelle est cette nouvelle géographie militaire conçue et mise en œuvre au XXIe siècle ? L’intérêt de ce séminaire est d’approfondir cette approche qui montrera que la connaissance des données techniques de la géographie militaire ne suffit plus et doit être complétée par de nouveaux éléments intégrés à ces programmes. Les données humaines (culture communautaire, religion, démographie, pratiques linguistiques entre autres) sont pleinement prises en compte. Leur conception dans les nouveaux programmes industriels montre une complémentarité entre les savoirs techniques et ceux d’analyse géopolitique. Les formations universitaires, dont celle de l’Institut français de géopolitique de l’Université de Paris VIII, viennent compléter ainsi des formations axées sur l’ingénierie liée à l’espace physique.
Ce séminaire de recherche qui fait appel à différents acteurs de la géographie militaire répond à trois objectifs : 1- expliciter l’importance de la géographie militaire comme un outil de puissance, qui amène à comprendre la place croissante du GHOM dans les armées ; 2- explorer les formes d’exploitation de la géographie militaire comme un soutien aux forces en opérations ; 3- aborder la relation entre la nouvelle géographie militaire et le renseignement.
Ce séminaire de recherche est organisé par Philippe Boulanger, Professeur à l’Institut français de géopolitique (Université Paris VIII) en partenariat avec l’Ecole normale supérieure de Paris et Cassidian (EADS). Il se tiendra un mardi par mois, de 17h à 19h, en salle 235 à l’Ecole normale supérieure de Paris.
Programme :
- Mardi 8 octobre : Introduction par Philippe Boulanger : « La géographie militaire au cœur du renseignement » par le Général Christophe Gomart (Directeur du Renseignement militaire).
- Mardi 12 novembre : « Les défis de la géographie militaire » par le Colonel Philippe Arnaud (Directeur du Bureau géographique, hydrographique, océanographique et météorologique, Ministère de la défense).
- Mardi 10 décembre : « Nouveaux besoins de la composante Air en géographie militaire – nouvelles technologies et adaptation des solutions industrielles », par Thierry Rayet (DGSM/Directeur de l’Ingénierie du Soutien, Dassault Aviation) et Gilles Bourbon (Ingénierie du Soutien, ingénieur en géographie militaire, Dassault Aviation).
- Mardi 14 janvier : « La géographie militaire et les hautes technologies de demain » par Catherine Ganne (responsable architecte de capacité géo, Direction générale de l’armement, Ministère de la Défense).
- Mardi 4 février : « La production de données géographiques dans les programmes d’armement » par Marilyne Guevel (Directrice de Programme GEODE 4D, Direction générale de l’armement, Ministère de la défense).
- Mardi 4 mars : « De la carte papier aux services géospatiaux, l’expérience de Cassidian dans le domaine de la Géographie de Défense » par Bernard Kientz (responsable du département Geo Int, Cassidian).
- Mardi 1e avril : « Les enjeux croisés de la géographie de défense entre civils et militaires » par Thierry Rousselin (Consultant en Géointelligence, Geo2012).
- Mardi 6 mai : « La géographie militaire au Centre de planification et de gestion des crises de la Gendarmerie nationale » (Lcl Thibaut Lucazeau, Centre de planification et de gestion des crises, Gendarmerie nationale).
Conclusion du séminaire par Philippe Boulanger