Béatrice Giblin, une carrière au service de la géopolitique
Institut français de géopolitique, Hérodote, élections présidentielles… Béatrice Giblin, ancienne figure éminente de l’enseignement à Paris 8, a accepté d’évoquer avec nous des épisodes de sa carrière d’enseignante-chercheur, son dernier ouvrage et quelques points de géopolitique brûlants. Décryptage limpide comme de l’eau claire.
En 2002, vous avez été à l’origine de la création de l’Institut français de géopolitique à l’université Paris 8. Pourquoi ?
La géopolitique a été réorientée et repensée à l’université Paris 8 par Yves Lacoste. Un DEA de géopolitique a été créé en 1989. Lorsqu’Yves Lacoste est parti à la retraite en 1998, je souhaitais poursuivre le renouveau intellectuel dans lequel il avait conduit la discipline. J’ai alors pensé qu’il était nécessaire de créer une structure afin de donner davantage de visibilité à la géopolitique. Quatre années de longs combats ont été nécessaires pour que cela se concrétise par la création de l’Institut français de géopolitique… J’ai défendu ce projet au conseil scientifique puis devant le conseil d’administration. L’arrivée de Pierre Lunel à la présidence de l’université a été décisive, et le projet a pu voir le jour en décembre 2002 grâce à son soutien. J’étais au départ la seule enseignante sur un demi-poste, car je continuais à enseigner au département de géographie !