Analyse comparative des géopolitiques du nucléaire civil en Allemagne, en France et en Suède
Téva Meyer soutiendra sa thèse sur l’Analyse comparative des géopolitiques du nucléaire civil en Allemagne, en France et en Suède. La soutenance aura lieu le jeudi 18 mai 2017 à 14h00 en G-1, 2, rue de la Liberté, à Saint-Denis, devant un jury composé de :Mme Béatrice GIBLIN, Professeur émérite (Université Paris 8)
Mme Bernadette MÉRENNE-SCHOUMAKER, Professeur émerite (Université de Liège) – Rapporteur
Michel DESHAIES, Professeur des Universités (Université de Lorraine) – Rapporteur
Philippe SUBRA, Professeur des Universités (Université Paris 8) – Directeur de thèse
Romain GARCIER, Maître de conférences (École normale supérieure de Lyon)
Yohann AUCANTE, Maître de conférences (EHESS)
Résumé :
L’accident nucléaire de Fukushima en mars 2011 a eu des répercussions politiques différentes dans la trentaine d’États exploitant un parc de centrales. Tandis que l’Allemagne décidait d’accélérer la sortie du nucléaire amorcée dix ans auparavant, la Suède abrogeait le moratoire introduit en 1981 sur la construction de nouveaux réacteurs et la France ne s’engageait qu’à diminuer marginalement la part du nucléaire dans son mix électrique. Trois pays européens, confrontés à un même évènement, prenaient ainsi trois directions opposées. Par le passé, les différences de politiques nucléaires ont été expliquées par des déterminismes géographiques, culturels, évènementiels ou économiques. Cette thèse propose de dépasser ces approches pour considérer ces choix comme le résultat de rapports de forces entre opposants et soutiens à l’énergie atomique s’affrontant, à plusieurs échelles, pour contrôler l’usage du territoire. En s’appuyant sur la méthode de la géopolitique locale, cette recherche vise à mettre en évidence les rivalités de pouvoirs et les représentations qui structurent les systèmes d’acteurs dans chacun des pays, ainsi que les stratégies mises en œuvre. Dans un contexte de transition énergétique où le nucléaire est présenté comme une solution aux bouleversements climatiques, il s’agit ici, grâce à une approche comparative, d’identifier en Allemagne, en France et en Suède, les éléments ayant conduit à l’élaboration de politiques énergétiques diamétralement différentes.
Mots-clés : Énergie nucléaire, Allemagne, France, Suède, géopolitique locale, politique énergétique, géographie des énergies
Abstract :
The Fukushima atomic disaster had different political fallouts in the thirty-one countries where nuclear power is exploited. In Europe, while Germany decided to accelerate the phase-out engaged ten years before, the Swedish government repealed the moratorium on new nuclear reactors introduced in 1981 and France only committed to reduce marginally the share of nuclear electricity. Three European countries, facing the same event, took three different directions. In the past, differences between countries’ nuclear policies have been explained by economic, geographical or cultural determinism. This work offers to go beyond these approaches and to consider energy policies as the result of power struggles between opponents and supporters of atomic energy who fight to control the territory. Thanks to the local geopolitical approach, this thesis aims at highlighting the rivalries and the representation which structure the actors’ systems in each country as well as the strategies used in the conflict. In a context where nuclear energy is portrayed as a potential solution to mitigate climate change, the purpose of this work is to identity the elements which led to the elaboration of diametrically opposed energy policies in France, Germany and Sweden.
Keywords :
Nuclear power, Germany, France, Sweden, Local geopolitics, Energy policies, Energy geography,