L’indépendance catalane, enjeu inédit des élections régionales du 25 novembre 2012
L’indépendance catalane,
enjeu inédit des élections régionales du 25 novembre 2012
Alors que toutes les précédentes campagnes électorales avaient porté sur d’autres sujets, quelque 5,26 millions d’électeurs catalans sont appelés aux urnes dimanche 25 novembre pour un scrutin régional centré sur l’hypothèse d’une indépendance.
C’est la conséquence de la manifestation massive qui a réuni 1,5 million de personnes en faveur de l’indépendance, à l’occasion de la fête nationale catalane du 11 septembre 2012. Cette célébration, la Diada, commémore la chute de Barcelone devant l’armée de Philippe V de Bourbon le 11 septembre 1714 après quatorze mois de siège. Dans la guerre de Succession d’Espagne, les autorités catalanes avaient choisi de soutenir les Habsbourg contre les Bourbons. La défaite du 11 septembre marque pour le catalanisme la fin des institutions autonomes de Catalogne au profit du centralisme espagnol. Le thème de l’indépendance était de plus en plus présent au fil des précédentes manifestations, mais sans donner l’image de foule unanime que tant de médias internationaux ont relayée le 11 septembre 2012.
[Télécharger en PDF] Carte correspondante 1 : Echéances électorales en 2012 : Le scrutin catalan du 25 novembre clôt une série d’élections régionales anticipées en 2012 : l’Andalousie en mars avec un maintien des socialistes, et, le 21 octobre, la victoire des nationalistes et indépendantistes au Pays basque et la reconduction du Parti Populaire en Galice le 21. La carte en bas à droite, en anamorphose, montre les 17 Communautés Autonomes non pas sous leur aspect réel mais selon leur poids respectif en députés au Congrès de Madrid. Les quatre provinces de Catalogne envoient au total 48 députés au parlement espagnol, contre 60 pour l’Andalousie, Communauté Autonome la plus peuplée d’Espagne.
[Télécharger PDF] Carte correspondante 2 : Densité de population catalane en 2011
La répartition territoriale des 7,5 millions de Catalans (16% de la population d’Espagne) est un peu moins déséquilibrée qu’il y a dix ans. Si la capitale catalane et sa périphérie sont depuis longtemps bien plus densément peuplées que le reste du territoire, on constate une extension des fortes densités à partir de l’aire métropolitaine de Barcelone. C’est un effet de l’immigration récente, mais aussi le reflet des déplacements internes de plus en plus importants que provoque la difficulté de se loger. La banlieue de Barcelone prend un sens de plus en plus large en raison de ces deux phénomènes.