La démocratie américaine résistera-t-elle à Donald Trump ? avec Maxime Chervaux

Au micro de l’émission Décryptage sur RFI, Maxime Chervaux, professeur agrégé d’anglais à l’IFG, apporte son expertise sur l’évolution de la démocratie américaine durant le deuxième mandat de Donald Trump.
Pour comprendre les enjeux soulevés, il convient d’abord de rappeler que la gouvernance des États-Unis repose sur la séparation des pouvoirs : exécutif (le gouvernement), législatif (Congrès) et judiciaire (Cour suprême). Chacun de ces pouvoirs est conçu pour équilibrer les autres et garantir le respect de l’État de droit. Or, dans les faits, cette organisation est fortement mise à mal par l’attitude du président Trump. En multipliant les décisions unilatérales, Donald Trump menace l’effondrement des institutions américaines, soulevant des interrogations sur leur capacité à résister à cette pression.
Donald Trump a à plusieurs reprises contourné les instances institutionnelles pour imposer sa volonté. Il gouverne par décrets, parfois en dépit d’un Congrès pourtant majoritairement républicain. Cette stratégie de contournement ne s’est pas limitée au pouvoir législatif : la Cour suprême a elle aussi été confrontée à des tentatives d’intimidation de la part de l’exécutif. Le chef d’État menace même de destituer certains juges de la Cour. Bien que la Cour suprême dispose du pouvoir constitutionnel de limiter les prérogatives présidentielles, il demeure incertain que l’exécutif respecte ses décisions. La question se pose alors : que se passerait-il si le président refusait d’appliquer une décision de justice ?
Au-delà des institutions officielles, les contre-pouvoirs (universités, médias, …) semblent désemparés face à cette situation. “On a vu [Trump] menacer les grandes universités américaines de leur retirer des budgets s’ils ne mettaient pas à bas tous les programmes de discrimination positive, par exemple. C’est très efficace, parce que les universités le font.” explique Maxime Chervaux.
Ainsi, la présidence Trump agit comme un révélateur des tensions structurelles au sein de la démocratie américaine, et soulève une interrogation fondamentale : le système institutionnel américain est-il encore capable de contenir un pouvoir qui refuse de se soumettre à ses propres limites ?
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