La Foret Modele de Campo Ma’an au Cameroun : analyse géopolitique, par Michela Ravelli
Michela Ravelli a soutenu son mémoire de Master 2 Recherche à l’Institut Français de Géopolitique en septembre 2011. Il s’agit d’une analyse géopolitique de la Forêt Modèle de Campo Ma’an au Cameroun.
Ce working atlas est issu de ce travail de recherche. Contactez l’auteur
Résumé :
L’année 2005 marque la création de l’Association Forêt Modèle de Campo Ma’an (CaMaMF) dans un territoire au Sud du Cameroun, celui de l’Union technique opérationnelle (UTO) de Campo Ma’an.
Son objectif étant de prôner le développement à travers l’atténuation des conflits et la promotion du consensus, l’Association Forêt Modèle se révèle en tant qu’un instrument innovant de gouvernance territoriale, qui fait appel à une vaste participation de toutes les couches de la société. C’est un lieu qui polarise tous les acteurs, y compris ceux qui ont toujours été écartés de la prise de décisions.
La CaMaMF est une entité nouvelle qui prend place au milieu de conflits entre les emprises territoriales existantes, exercées par les acteurs précédemment installés – agro-industries, exploitants forestiers, le Parc National – et les emprises des nouveaux intervenants, rattachés à des grands projets de développement, qui s’accaparent des portions du territoire et se superposent à un maillage déjà complexe.
Dans un territoire si vaste et si peu peuplé – 771 668 ha pour une population d’environ 60 338 âmes selon le recensement le plus récent – est-ce que la revendication des terres, dont les populations bantoue et pygmée se sentent dépossédées, traduit un « manque » réel d’espace pour vivre, où est-elle la représentation de situations plus complexes ?