LA FRANCE, L’EUROPE, L’OTAN
Chercheur à l’Institut Français de Géopolitique (Paris VIII Vincennes-Saint-Denis), chercheur associé à l’Institut Thomas More, auteur du “Dictionnaire géopolitique de la défense européenne” (ed. Unicomm, 2005) et de “La France, l’Europe, l’OTAN : une approche géopolitique de l’atlantisme français” (ed. Unicomm, 2006). Avec le “Contrepoint” du général Bertrand de LA PRESLE, ancien commandant de la Forpronu en ex-Yougoslavie
Le 7 mars 1966, le Général de Gaulle annonçait le retrait des armées françaises des structures militaires de l’OTAN. Depuis cette décision, l’atlantisme est vilipendé. Et pourtant… La France via l’OTAN est engagée en Afghanistan. Sur le vaste front de la lutte contre l’islamo-terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, les Français sont aux côtés de leurs alliés. Etats-majors et services de renseignement opèrent en étroite liaison avec leurs homologues américains. La France aurait-elle donc réintégré l’OTAN ? Est-elle jamais sortie de l’Organisation atlantique ? Pourquoi ces pudeurs ?
Les faits commandent. Ces choix appellent l’attention sur les dissonances cognitives françaises. L’opposition verbale aux Etats-Unis, la stigmatisation de l’atlantisme et les envolées lyriques ne correspondent pas aux réalités stratégiques et géopolitiques. Prise au plus haut niveau, la décision de participer pleinement à la « nouvelle OTAN » s’inscrit dans une vision ambitieuse de l’Europe, au cœur des équilibres panoccidentaux. Risques, menaces et défis doivent être relevés. « Hic et nunc ». La transformation de l’OTAN en une alliance euro-américaine et de souples articulations entre Washington, Bruxelles et Moscou y contribueront.