La guerre de l’énergie – la face cachée du conflit israélo-palestinien.
À l’origine des conflits territoriaux, c’est bien souvent la question des ressources, plus encore que celles des frontières ou des antagonismes culturels, qui est au premier plan. Or il se trouve qu’Israël, puissance fortement militarisée et consommatrice de pétrole aussi bien que d’électricité dans des proportions souvent supérieures à celles de ses voisins méditerranéens, ne disposait, jusqu’à la découverte en 1999 de Gaza Marine, d’aucune ressource d’énergie sur son territoire. Cette donnée éclaire de façon crue les événements qui se sont déroulés dans la région dans la dernière décennie : phases de tension ou de détente correspondent en effet exactement à l’avancée des recherches entreprises dans le sous-sol ou les fonds sous-marins pour y trouver les gisements d’hydrocarbures indispensables. L’électrification des territoires, la construction des réseaux de pipelines et l’accès qu’on peut y aménager sons également, bien entendu, un enjeu déterminant dans cette rivalité de pouvoir.
À travers ce prisme, la lecture des conflits israélo-palestiniens prend un autre sens. Et l’on comprend mieux pourquoi toute transaction peut s’avérer impossible : au-delà des réflexes identitaires ou expansionnistes des uns et des autres, c’est, tout simplement, pour les différents acteurs, une question de survie, au quotidien.
Doctorant à l’Institut Français de Géopolitique, David Amsellem a consacré un travail de recherche à l’étude du tramway de Jérusalem, dans une perspective politique et stratégique. Il se spécialise à présent dans les enjeux énergétiques au Proche-Orient dans la cadre d’une thèse dont le titre est : “Géopolitique de l’énergie en Israël – enjeux et perspectives autour d’un secteur stratégique”