Le contrôle de la connectivité aérienne, un outil de puissance sur la scène internationale. Les stratégies de développement d’Emirates Airline, Etihad Airways, Qatar Airways et Turkish Airlines
Julien Lebel soutiendra sa thèse sur Le contrôle de la connectivité aérienne, un outil de puissance sur la scène internationale. Les stratégies de développement d’Emirates Airline, Etihad Airways, Qatar Airways et Turkish Airlines. La soutenance aura lieu le (salle et date à déterminer) , 2, rue de la Liberté, à Saint-Denis, devant un jury composé de :
– Philippe SUBRA, Professeur de Géopolitique, IFG, Université Paris 8 Saint-Denis (Directeur de thèse)
– Vincent CORREIA, Professeur de Droit public, Université Paris-Sud (Rapporteur)
– Mme Béatrice GIBLIN, Professeure émérite des Universités
– Arnaud CAMUS, Responsable Accords aériens, Air France
– Dorothée SCHMID, Chercheure spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient, IFRI
– Laurent TIMSIT, Responsable Stratégie et Affaires internationales, Air France-KLM
– Cornelia WOLL, Professeure de Science politique, Sciences Po Paris (Rapporteure)
Résumé/Abstract :
Le développement de puissantes compagnies aériennes bénéficiant d’un soutien évident d’acteurs politiques qui ont (re)lancé leurs activités vient poser d’importants défis pour le secteur aérien international. De fait, de nombreuses entités politiques perçoivent le transport aérien comme un outil indispensable afin de promouvoir leurs intérêts et s’imposer davantage sur la scène internationale. Les cas des émirats de Dubaï, d’Abu Dhabi et du Qatar, ainsi que de la Turquie illustrent pleinement la façon dont des acteurs politiques utilisent le développement d’une compagnie aérienne localement basée en fonction d’objectifs qui leur sont propres. La croissance inédite d’Emirates Airline, Etihad Airways, Qatar Airways et Turkish Airlines vient toutefois bouleverser l’évolution de la connectivité aérienne mondiale, tandis que les nombreux acteurs de l’aérien peinent à s’accorder sur la mise en œuvre d’un cadre de portée internationale censé garantir l’existence d’une « concurrence loyale » entre les transporteurs, sur fond d’intérêts divergents. Le contrôle de la connectivité constitue en effet un instrument de soft power qui vient renforcer la position des acteurs qui l’utilisent, tout en créant des liens de/d’(inter)dépendance croissants. Les autorités politiques adoptent toutefois des approches différenciées afin de développer leur soft power, tandis que l’Union européenne s’avère être, pour l’heure, en retrait d’une telle dynamique.
The growth of strong airlines benefiting from a large support of political stakeholders who have (re)launched their activities is leading to important challenges for the international air transport sector. Numerous political entities perceive aviation as an essential tool to promote their interests and to gain more international recognition. The cases of the emirates of Dubai, Abu Dhabi and Qatar, but also Turkey are fully showing how political stakeholders use the development of a locally based airline according to their own goals. The large growth of Emirates Airline, Etihad Airways, Qatar Airways and Turkish Airlines is disrupting the air connectivity evolution at a worldwide scale, while numerous aviation stakeholders do not reach to agree on an international framework aiming to safeguard a “fair competition” between air carriers, in a context of differing interests. Thus, the control of air connectivity forms a soft power instrument strengthening the position of stakeholders who are using it while creating in the meantime growing (inter)dependence links. Political authorities adopt however differentiated approaches in order to expand their soft power, whereas the European Union is, for now, staying away of such a dynamic.