Les résultats des partis catalans lors des élections régionales du 25 novembre 2012
Dans le cadre de la journée d’études du 13 décembre 2012 de l’IFG, consultez l’implantation des principaux partis catalans après les élections catalanes du 25 novembre 2012 : CiU, ERC, PSC, PP, ICV, Ciutadans et CUP. Cette élection régionale était le premier scrutin en Catalogne portant principalement sur l’indépendance. La mobilisation, avec 69,56% de participation, fut exceptionnelle pour un scrutin régional en Catalogne.
Convergence et Union (CiU) :
La fédération nationaliste d’Artur Mas arrive en tête mais subit le pire résultat de son histoire, avec 50 députés contre 62 dans la précédente législature, et environ 90.000 voix perdues. Jamais CiU n’avait fait campagne pour l’accession à un Etat. Sa précédente campagne portait fin 2010 sur le pacte fiscal, c’est-à-dire la revendication par la Catalogne de prélever elle-même tous les impôts payés par ses citoyens, comme c’est le cas des provinces basques et de la Communauté Autonome de Navarre.
Esquerra Republicana de Catalunya (ERC) :
Gauche Républicaine de Catalogne, parti devenu indépendantiste en 1991-1992, accède pour la première fois au rang de deuxième force politique catalane en passant de 10 à 21 députés. C’est le deuxième bond en avant dans l’histoire récente de ce parti après les élections régionales de 2003, lorsqu’il avait remporté 23 sièges. Mais le contexte est très différent, puisque les électeurs avaient le choix entre deux autres partis soutenant inconditionnellement l’indépednance, Solidarité pour l’indépendance (SI) ou les Candidatures d’Unité Populaire (CUP), bien plus marquées à gauche.
Candidatures d’Unité Populaire (CUP) :
Petit parti indépendantiste d’extrême gauche, les CUP entrent pour la première fois au Parlement catalan avec 3 députés. Cette formation qui revendique l’indépendance des Pays catalans et non pas uniquement de la Catalogne bénéficie d’un ancrage réel acquis en se présentant essentiellement aux élections municipales. SI n’a pas pu garder ses sièges.
Parti des Socialistes de Catalogne (PSC) :
Les socialistes catalans subissent un nouveau retrait électoral lors de ce scrutin 2012. Avec 20 députés contre 28 en 2010, le parti se voit pour la première fois relégué en troisième position. Les socialistes catalans faisaient campagne pour le fédéralisme à l’échelle de l’Espagne, mais la position indépendantiste de certains de ses élus et les défaites électorales en série depuis 2010 ont provoqué des crises internes.
Initiative pour la Catalogne-Verts (ICV) :
La fédération éco-socialiste, similaire aux rouges-verts allemands, a gagné plus de 130.000 voix et 3 députés supplémentaires lors des élections du 25 novembre 2012. Les électeurs ont ainsi récompensé une campagne incisive du parti sur la crise et le refus des politiques d’austérité, qu’elles soient régionales ou étatiques. ICV défendait aussi le droit à décider, c’est-à-dire le référendum d’autodétermination en Catalogne, et se veut le point de rencontre entre indépendantistes et fédéralistes.
Parti Populaire de Catalogne (PPC) :
Opposant direct à l’indépendance mais aussi au référendum d’autodétermination, le Parti Populaire a fait essentiellement campagne sur ces thèmes en 2012. Il a gagné un député, passant de 18 à 19 sièges. Il a ainsi évité d’être sanctionné pour la politique d’austérité du gouvernement de Mariano Rajoy.
Ciutadans-Partido de la Ciutadanía (C’s) :
Deux partis, et non un seul, s’opposaient directement à l’indépendance et au référendum d’autodétermination. Ciutadans, qui avait trois députés au Parlement catalan depuis les élections de 2006, a vu reconnaître son profil de centre-gauche. Il est passé de 3 à 9 députés, progressant ainsi bien plus que le Parti Populaire. Son implantation s’apparente nettement à celle de la population catalane.