Les Télécoms en Afrique, un secteur au centre de coopération sino-africaine ?, par Charlotte Escorne
Les équipementiers chinois se sont imposés face aux occidentaux dans le marché des télécommunications sur le continent africain. Ce succès s’explique par des équipements moins chers, performants, rapidement installés et parfois, avec des options pour faciliter le financement grâce aux prêts de la China Exim Bank. En particulier, des entreprises comme Huawei et ZTE ont trouvé sur le continent africain des marchés porteurs, contribuant à l’expansion rapide de la connectivité numérique tout en renforçant l’image de la Chine et de son influence économique et géopolitique.
Charlotte Escorne, doctorante à l’Institut Français de Géopolitique (IFG) et chercheuse associée à Geode, souligne que les marchés africains jouent un rôle important pour le développement économique des entreprises chinoises. Ce constat s’explique par des demandes soutenues au niveau local, d’infrastructures numériques performantes pour réduire les inégalités d’accès à Internet et pour contribuer au développement économique des pays. En effet, bien que l’Afrique soit l’un des continents les plus dynamiques en termes de croissance démographique, elle est aussi l’une des régions les moins connectées du monde. Les entreprises chinoises ont donc saisi cette opportunité de combler ce fossé numérique, d’un marché où le nombre de consommateurs connait une forte croissance.
Cependant, les infrastructures chinoises ne sont pas exempte de critiques. Escorne avertit que la rapidité avec laquelle ces infrastructures sont construites se fait parfois au détriment de la qualité et de la durabilité, notamment quand elles se font en partenariat avec des acteurs publics.
Les projets menés par des entreprises chinoises sont souvent moins contrôlés et peuvent ne pas toujours répondre aux besoins spécifiques des populations locales ou aux contraintes territoriales. Ce manque de prise en compte des réalités locales peut poser problème à long terme, notamment en ce qui concerne l’adaptabilité et l’entretien des infrastructures.
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