L’instrumentalisation des écrivains par le régime algérien, par Ali Bensaâd

Ali Bensaâd, professeur émérite à l’IFG, analyse dans une tribune pour le Monde la récente répression par le régime algérien contre les écrivains Boualem Sansal et Kamel Daoud. Cette stratégie vise à détourner l’attention de ses échecs et à piéger l’opposition.

Isolé sur la scène internationale et désavoué par sa population, le régime exploite la sensibilité nationale autour de l’intégrité territoriale pour mobiliser l’opinion publique, renforcer sa position et diviser les opposants démocratiques.

Bensaâd souligne que cette affaire, amplifiée par des moyens médiatiques et politiques, aggrave l’image de l’Algérie comme un pays fermé et accentue la brutalité perçue du régime. Les attaques contre ces figures littéraires rappellent la répression du Hirak, en jouant sur des thèmes capables de rallier temporairement une partie de la population, tout en instrumentalisant un consensus profond sur la souveraineté nationale.

Ainsi, ces actions servent de diversion face aux échecs internes et internationaux, notamment l’impopularité du régime lors des élections présidentielles et son isolement diplomatique, illustré par la faible participation internationale à des événements officiels. Le régime cherche à déstabiliser l’opposition en manipulant les questions identitaires et les revendications de liberté d’expression.

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