Ouvrage : L’impossible nation lettone. Étude des lieux d’une natio-genèse post-soviétique, par André Filler
Vingt-cinq ans après la chute de l’URSS, la transition de ses anciennes républiques vers l’État-nation et la démocratie parlementaire reste souvent une entreprise périlleuse, pouvant mener jusqu’à la guerre civile, comme le montre la crise ukrainienne actuelle.
Dans ce contexte, la réussite balte semble un contre-exemple, susceptible de servir de modèle à d’autres ex-républiques socialistes. Or, derrière les paisibles façades hanséatiques, les tensions couvent. Vaste comme cinq fois l’Île-de-France, la Lettonie n’abrite que deux millions d’habitants, mais ceux-ci se divisent en deux communautés : les autochtones, légèrement majoritaires, et une importante minorité russophone. Soit deux langues, deux cultures, deux histoires, deux mondes, mais une seule terre à partager. Comment, dans une telle configuration, construire une nation ? Utilisant largement les sources lettones, russes et occidentales, le présent ouvrage s’attache à identifier les points névralgiques qui entravent le projet national letton, tout en interrogeant plus largement les mécanismes complexes de la natio-genèse post-soviétique.