Pensées émergentes en géographie politique et géopolitique
Journée doctorale de la Commission de Géographie politique et de Géopolitique du CNFG
Lieu : Institut de Géographie | 191, rue Saint-Jacques 75005 Paris [Salle 412 – 4ème étage]
Dans la perspective du Congrès exceptionnel de l’Union Géographique Internationale à Paris en 2022, « Le temps des géographes/Time for geographers », la Commission de géographie politique et de géopolitique organise une journée doctorale sur le thème « Pensées émergentes en géographie politique et en géopolitique ».
La journée se déroulera le vendredi 14 juin 2019 de 8h15 à 12h15 et de 14h à 17h15.
Elle sera précédée la veille de la réunion annuelle de la Commission de géographie politique et de géopolitique du CNFG.
Programme de la journée en pièce jointe.
Comité d’organisation :
Amaël Cattaruzza (Saint-Cyr, Paris 4/ CREC, ENEC)
Sophie Hou (Paris 1/ PRODIG)
Kevin Limonier (U. Paris 8, IFG/ CRAG)
Comité scientifique :
Anne-Laure Amilhat-Szary (U. Grenoble-Alpes / Pacte)
Emmanuelle Boulineau (ENS Lyon/ EVS)
Frédérick Douzet (U. Paris 8, IFG/ CRAG)
Virginie Mamadouh (U. d’Amsterdam, AISSR)
Lucile Médina (U. de Montpellier/ ART-Dev)
Bernard Reitel (U. d’Artois/ Discontinuités)
Yann Richard (U. Paris 1/ PRODIG)
Stéphane Rosière (U.de Reims/ Habiter)
Pierre Sintès (Aix-Marseille U. / TELEMME)
Dans le cadre des activités de la commission, le but de cet évènement est de permettre à de jeunes chercheurs en géographie politique et en géopolitique de présenter leurs travaux et de les discuter avec des chercheurs seniors. L’objectif sera également de fédérer les géographes travaillant autour des dimensions politiques de l’espace, et de réfléchir aux spécificités des approches des géographes français dans ce domaine. Si au début des années 70, géographie politique et géopolitique étaient quasi inexistantes dans le paysage universitaire français, la situation a nettement évoluée depuis et la dimension politique s’est insérée dans de nombreux domaines de la géographie française. Cela est évidemment le cas de ces deux champs que sont la géopolitique, renouvelée par Yves Lacoste et la revue Hérodote, ou la géographie politique dont les publications en France se sont développées à nouveau à partir de la fin des années 1970 (Paul Claval, Claude Raffestin, André-Louis Sanguin).
Mais l’approche politique des phénomènes spatiaux dépasse aujourd’hui largement ces seules branches. Elles apparaissent également plus ponctuellement dans d’autres champs comme la géographie sociale, culturelle, urbaine, environnementale, entre autres. Alors que le champ du politique en géographie a d’abord été étudié à travers le seul prisme de l’Etat (Ratzel), les échelles d’analyse, les méthodologies, les approches épistémologiques et les objets d’études se sont multipliés au cours des dernières décennies. Les approches critiques ont d’abord procédé par déconstruction conceptuelle, pour mettre en avant la puissance des représentations qui sous-tendent les rapports de force dans les territoires. Sous l’influence d’approches plus radicales, notamment grâce à l’apport des pensées féministes, la géographie politique se déplace vers d’autres champs, avec des applications dans l’analyse du quotidien et de l’intime notamment. Elle pose également la question de la circulation des concepts et ouvre des débats sur la géopolitique des savoirs. La géopolitique des données est aussi un nouveau champ alors que la numérisation de la société se renforce.
Ces doctorales offriront donc l’occasion de rendre visible cette diversité, que ce soit en termes thématiques ou méthodologiques, et de permettre des échanges entre ces perspectives. Elles s’inscrivent ainsi dans une mission plus large de la Commission, celle de dresser une « cartographie » de l’approche politique dans la géographie française, d’identifier les nouveaux objets d’études ouverts, et de nourrir un débat autour des thèmes qui pourront éventuellement faire l’objet de potentiels panels en 2022.
Aussi, l’objectif de ces échanges entre doctorants et chercheurs confirmés en géographie politique et géopolitique est triple :
1/ Nourrir la réflexion des doctorants autour des thématiques et des méthodologies de la géographie politique et de la géopolitique et des formes de leur renouvellement respectif. Favoriser un échange et une transmission intergénérationnelle dans cette discipline. Inscrire l’évènement dans une dimension pédagogique en l’ouvrant largement possible aux étudiants de Master (géographie, sciences politiques, etc.).
2/ Montrer la vivacité et l’actualité des recherches en géographie politique et en géopolitique. Mettre en valeur la pertinence de la géographie dans l’étude du politique et des jeux de pouvoirs, à la fois en termes de compétition et de coopération dans les / pour les territoires.
3/ Entretenir les liens et les échanges entre les chercheurs de la discipline, géographie politique et géopolitique, malgré leur dispersion dans différentes structures. Organiser une rencontre régulière au sein de la discipline entre différentes approches et différentes institutions.