« Politiques israéliennes d’aménagement du territoire et nation-génese », par Julieta Fuentes-Carrera
La soutenance aura lieu le 24 janvier à 09h30 à l’Université Paris 8 (salle Deleuze) devant un jury composé de :
- Beatrice Giblin, directrice de thèse, Université Paris 8
- Yves Lacoste, professeur émérite, Université Paris 8
- Silvana Levi Levi, Centro de Investigacion en Geografia y Geomatica (GEO), Mexico.
- Marie-France Schapira, Université Paris 8
- Philipe Subra, Université Paris 8
- Haim Yacobi, Université Ben Gourion, Beer Sheva, Israël.
Résumé
Lorsqu’on évoque le Moyen Orient, une des représentations les plus fréquentes est celle du « conflit ». Dans le cas de la région allant de la Méditerranée au Jourdain, le « conflit israélo-palestinien » est une représentation majeure. C’est d’ailleurs la représentation la plus évoquée, la plus étudiée et la plus cartographiée. Dans ce cadre, une représentation de frontière prédomine aussi : une frontière entre deux territoires. Or, ces représentations qui apparaissent comme des faits évidents et souvent incontestables, quelques soient les cas – l’existence de deux territoires, la Ligne Verte, le mur ou bien la notion même de conflit – ne vont pas de soi. La nature éminemment territoriale et démographique de ces représentations fait de l’aménagement du territoire un acteur politique inéluctable au moment d’aborder cette thématique d’autant plus que dans le cas israélien, les faits accomplis sont à la longue devenus des éléments d’aménagement déterminants des différentes stratégies d’appropriation territoriales et spatiales. Le propos de ce travail est de rendre évident sous l’angle de la géopolitique les liens existants entre l’aménagement israélien et les processus de Nation-genèse dans la région allant de la méditerranée au Jourdain. Ce travail propose une généalogie diachronique des politiques et des stratégies d’aménagement du territoire et des identités intra juives propres à Israël. Il analyse comment le territoire contribue de par son aménagement à construire des représentations et des discours et à faire une Nation israélienne. C’est travail est aussi une tentative d’esquisser les limites d’inclusion et d’exclusion de la Nation, de s’aventurer au delà du mythe du « Yishuvim versus Hitnahaluyot » et de la représentation même du conflit.
Israel’s planning policies and nation building : a geopolitical view of the region from the Mediterranean sea to the Jourdan river
Abstract
Whenever Middle East is evoked one of the most frequent representations is conflict. In the region going from the Mediterranean Sea to the Jordan River, the “Israeli Palestinian conflict” is a major representation. It’s the most evoked, studied and mapped. In this context, a representation of “frontier” also prevails: a frontier between two territories. Often taken for granted these representations, the existence of two territories, the Green Line, the wall, or even the notion of conflict, aren’t nevertheless self-evident. Because of the eminent territorial and demographical nature of these representations, planning strategies – l’aménagement du territoire , is an ineluctable political player to take into account when studying the region. Even more so when in Israeli’s case, faits accomplis have become essential planning elements of Israel’s strategies of territorial and spatial appropriation. The purpose of this research is to highlight from a geopolitical perspective the existing ties between Nation building processes particular to Israel and territorial planning policies and strategies that were set up for the construction of national territory and its discourses. This approach aims to analyze how territory contributed and contributes by way of planning and development to “make” an Israeli Nation; in other words, it aims to analyze how planning has shaped Israeli intra-jew identities, by means of its development. This work establishes a genealogy of Israeli planning policies and inter-jewish national identities in order to establish national limits of inclusion and exclusion, to venture beyond the “Yishuvim versus Hitnahaluyot” myth and the representations of “conflict”.