L’IFG en chiffres
PRÉSENTATION DE L'INSTITUT FRANÇAIS DE GÉOPOLITIQUE
Plus personne ne conteste désormais l’importance des questions de géopolitique. Ce terme s’est imposé non seulement en géographie mais aussi dans d’autres disciplines, économie, droit, histoire, science politique etc. pour traiter de problèmes contemporains importants, qui peuvent aboutir à des conflits graves ou à des décisions politiques aux conséquences notables.
Il est employé pour caractériser des situations extrêmement diverses : les conflits autour des projets d’aménagement et d’infrastructures, les conflits environnementaux, les revendications nationalistes régionales, comme en Flandre belge ou en Corse, la question des banlieues en France, les rivalités électorales, sont désormais analysés comme des questions « géopolitiques » au même titre que les tensions entre l’Inde et le Pakistan ou l’affrontement israélo-palestinien.
Paris 8 est l’université où s’est formé le domaine des études universitaires géopolitiques avec la création dès 1989 du premier diplôme de géopolitique (DEA) et le premier laboratoire de recherche de géopolitique pour accueillir les doctorants. En 1992, le Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur a octroyé la première Chaire de géopolitique au département de géographie de l’université Paris 8.
Ces créations sont liées à l’existence de la revue de géographie et de géopolitique Hérodote fondée en 1976 par le géographe Yves Lacoste alors professeur à l’Université Paris 8. Cette revue est la première dans ce domaine par son ancienneté, par son tirage (3500 exemplaires), par sa diffusion internationale et son nombre d’abonnés (1200). Elle est consultable en ligne sur le portail des revues Cairn (http://www.cairn.info/) et tous les numéros anciens sont consultables sous forme numérique sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (http://gallica.bnf.fr/)
Ces formations universitaires ont rencontré un vif succès (plusieurs centaines de candidatures chaque année pour les formations de Master et quelques dizaines pour le doctorat). Ce succès a conduit à la création de l’Institut Français de Géopolitique (IFG) par le Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieure en 2002.
Le recrutement des étudiants est national et international (Russie, Hongrie, Asie centrale, Taïwan, Mexique, Brésil, Corée etc.).
C’est donc bien à Paris 8 qu’est née et que se développe l’Ecole française de Géopolitique.
La géopolitique est une méthode d’analyse des problèmes du monde contemporain, dont le but est d’exposer le plus clairement possible telle ou telle situation concrète, sans la simplifier. Le spécialiste du raisonnement géopolitique est à même d’apporter au lecteur et au décideur les moyens d’affronter les difficultés, et les contradictions, pratiques ou théoriques, inhérentes à la complexité des situations. L’analyse géopolitique est donc à la fois une démarche intellectuelle qui doit contribuer à la qualité des débats politiques en France, et un savoir faire pour l’aide à la décision.
Cet aspect pratique confère à cette formation intellectuelle une forte dimension professionnalisante. C’est la raison pour laquelle le Master 2 recherche ainsi que le Master 2 professionnel de l’IFG, ont été habilités par la région Île-de-France comme formations par la voie du contrat d’apprentissage.
Dès l’origine, la formation doctorale géopolitique a pris un caractère pluridisciplinaire car la complexité des situations géopolitiques nécessite en effet de combiner plusieurs savoirs pour les comprendre. Les jeunes chercheurs comme les intervenants viennent d’ailleurs d’horizons scientifiques variés, géographes, politologues, historiens, juristes, économistes.
Ils suivent tous une formation au raisonnement géographique, indispensable à la compréhension des problèmes géopolitiques puisque ce sont sur des territoires que s’exercent les rivalités de pouvoir, qu’il s’agisse de rivalités de niveau planétaire, national, régional ou local. C’est pourquoi, la réflexion sur la représentation cartographique des problèmes géopolitiques est un des axes de recherche affirmé de l’IFG.
L’une des originalités de l’IFG est d’avoir ouvert le champ de la géopolitique locale, c’est-à-dire d’avoir appliqué la méthode d’analyse géopolitique aux conflits locaux. En France notamment, les lois de décentralisation ont fortement accru les compétences des collectivités territoriales (communes, départements, régions) et donc les responsabilités des élus qui se trouvent confrontés à la gestion de nouveaux enjeux territoriaux qui peuvent se révéler conflictuels, en particulier dans le domaine de l’aménagement.
En outre, le développement de l’intercommunalité s’accompagne de nouveaux conflits internes à la structure ou avec les autres niveaux décisionnels. Ces conflits locaux caractérisent tout autant les autres pays européens dont les compétences des collectivités territoriales sont souvent encore beaucoup plus importantes.
Enfin le rôle croissant de l’Union Européenne dans les réglementations et les financements incite les acteurs locaux à développer des stratégies spécifiques dans un contexte de fortes rivalités territoriales non seulement locales et régionales mais aussi internationales.
Les responsables d’entreprises s’intéressent aux situations géopolitiques locales. En effet, le développement de la démocratie et l’accroissement de la sensibilité de l’opinion publique aux questions environnementales ont créé un contexte nouveau qui se traduit par une extension du champ des questions politiques et même géopolitiques. La question de la gestion des conflits en matière d’environnement et d’aménagement est donc devenue un enjeu primordial pour les entreprises et les décideurs.