RT, Sputnik, CCTV… Ces “organes de propagande” qui réussissent à se respectabiliser
“Contrairement aux médias indépendants, les médias liés à un État utilisent fréquemment leur couverture de l’actualité à des fins politiques”, expliquait Twitter dans un communiqué le 6 août pour expliquer sa dernière mesure contre les infox et les interférences étrangères. Le réseau social annonçait la création d’un nouveau label pour signaler les comptes gouvernementaux ainsi que les comptes de certains médias : quelques heures plus tard, les pages de RT (ex Russia Today), Sputnik et CCTV Français (chaîne chinoise) se voyaient affublées d’une nouvelle mention “Média affilié à un État” avec le nom du pays en question.
Les sites d’information susceptibles d’être étiquetés sont ceux sur lesquels l’État exerce un contrôle éditorial par le biais de ressources financières ou de pressions politiques, ou un contrôle sur la production et la distribution, selon Twitter. En revanche, les médias bénéficiant de subventions publiques, mais jouissant d’une indépendance éditoriale, tels que NPR (États-Unis), la BBC (Royaume-Uni), France Médias Monde, France Télévisions ou Radio France ne sont pas concernés, explique la plateforme. Un “deux poids, deux mesures” immédiatement condamné par les médias ciblés et par la diplomatie chinoise et russe. En France, Emmanuel Macron avait qualifié Sputnik et RT France d’organes de propagande peu après son élection en 2017 mais trois ans plus tard, ces marques ont réussi à s’imposer dans le paysage médiatique français.
Entretien avec Kevin Limonier à retrouver sur le site de France Culture