Soutenance de thèse : Mutations territoriales, stratégies des acteurs et gouvernance en Seine-Saint-Denis, 1998 – 2018
M. Wilfried Serisier soutiendra sa thèse
Géopolitique de la Seine-Saint-Denis
Mutations territoriales, stratégies des acteurs
et gouvernance en Seine-Saint-Denis, 1998 – 2018
Composition du jury
- Emmanuel BELLANGER, chargé de recherche du CNRS (HDR), Rapporteur
- Philippe ESTÈBE, docteur en géographie, consultant, Examinateur
Mme Sylvie FOL, professeure à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Rapporteure
Mme Béatrice GIBLIN, professeure émérite de l’Université Paris 8, Examinatrice
- Jacques MARSAUD, ancien directeur général des services de la Communauté d’agglomération Plaine Commune, Examinateur
- Philippe SUBRA, professeur à l’Université Paris 8 Saint-Denis, Directeur de thèse
le vendredi 11 octobre 2019 à 14h00
À l’Université Paris 8, 2 rue de la Liberté, Saint-Denis
Espace Deleuze (bâtiment A), Accès : Métro ligne 13, arrêt Saint-Denis Université
La soutenance sera suivie d’un buffet auquel vous êtes conviés. Dans la mesure du possible, merci de confirmer votre présence par courrier électronique : wilfriedserisier@yahoo.fr
Résumé de la thèse
Si la Seine-Saint-Denis n’est pas la banlieue rouge des années 1960, elle demeure un terrain politique d’exception au sens où l’abstention ne cesse de croître d’élection en élection, nationale comme locale, et où elle ne suit pas les évolutions électorales de la France et encore moins de l’Île-de-France. Si le territoire et la société locale ont connu de profonds bouleversements depuis la fin des années 1980, les conséquences de ceux-ci sur le système politique local ne sont pas si massives qu’attendu et peuvent même être surprenantes. Cette thèse a pour objet d’étudier les modifications de la gouvernance territoriale et politique entre 1998 et 2018.
Le département de la Seine-Saint-Denis, que nous pouvons qualifier de création géopolitique puisque façonné en raison de motifs politiques, a reçu depuis sa naissance en 1968 le nom « banlieue rouge ». Si son système géopolitique local justifiait ce nom, la crise sociale, urbaine et politique qui affecte le territoire départemental par différentes vagues, contribue à le démanteler dans les années 1990. Non seulement les inégalités sociales s’aggravent par l’accentuation de la ségrégation socio-spatiale qui affecte l’Île-de-France, mais la question sociale est redoublée par la question postcoloniale (émeutes de novembre 2005 ou montée d’une identité musulmane qui s’exprime la scène politique locale). La Seine-Saint-Denis est bien un territoire critique.
Dans un premier temps, cette thèse montre les dynamismes contradictoires qui se confrontent en Seine-Saint-Denis : la question postcoloniale avec son tournant religieux ; la montée forte de la ségrégation sociale avec ses effets sur l’éducation nationale et les défis des territoires face aux dynamiques contradictoires de peuplement (gentrification, ghettoïsation).
Dans un second temps, sur fond de métropolisation, nous voyons comment la gouvernance territoriale est modifiée à travers la complexification du système politique local : nouvelles relations avec Paris, interventions du conseil régional, d’établissements publics d’aménagement, voire de l’Europe… Le débat du Grand Paris relancé en 2007 a rebattu les cartes dans l’aménagement des territoires et les rapports de force locaux. Mais avec l’apparition de la Métropole du Grand Paris, ce jeune département ne risque-t-il pas d’imploser ?