Stratégies territoriales des Juifs hassidiques de Williamsburg, Brooklyn (New York) face aux mutations urbaines
Côme Perotin soutiendra sa thèse sur La Stratégies territoriales des Juifs hassidiques de Williamsburg, Brooklyn (New York) face aux mutations urbaines. La soutenance aura lieu le lundi 28 novembre 2016 à 14h00 dans la salle D143 (bâtiment D, 1er étage), 2, rue de la Liberté, à Saint-Denis, devant un jury composé de :
Frédérick DOUZET , Directrice de thèse, Professeur à l’Université Paris 8
Béatrice GIBLIN , Professeur émérite à l’Université Paris 8
Renaud LE GOIX , Professeur à l’Université Paris Diderot – Paris 7
Sonia LEHMAN-FRISCH , Professeur à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense
John MOLLENKOPF , Professeur à l’Université de la ville de New York (CUNY) Raphael SONENSHEIN , Directeur du Pat Brown Institute for Public Affairs à l’Université d’État de Californie à Los Angeles (Cal State L.A.)
La communauté juive hassidique de Williamsburg a formé progressivement dans l’après-guerre une enclave religieuse fondamentaliste dans le sud du quartier. Ce projet d’appropriation du territoire a été menacé par la gentrification et le redéveloppement du quartier depuis les années 80. Il s’agit d’abord de montrer les enjeux soulevés par ces transformations et les stratégies mises en place par les résidents et les autres acteurs intervenant dans le quartier. Les juifs hassidiques ont eu une position ambivalente puisque les mutations représentaient pour eux aussi bien une contrainte que des opportunités. Les entrepreneurs de la communauté ont investi massivement dans l’immobilier du quartier, capturant une partie de la rente foncière. Dans le même temps, les fidèles peu éduqués et mal intégrés au marché de l’emploi ont peiné à trouver des logements abordables pour héberger leurs familles nombreuses. Nous verrons ensuite comment cette communauté qui a une attache très particulière au territoire est parvenue à se préserver mieux que les autres enclaves d’immigrés du quartier grâce à des stratégies immobilières et politiques. L’entraide a permis de limiter la montée du prix des loyers et la communauté a construit des milliers de nouveaux logements pour les fidèles sur d’anciens terrains industriels grâce aux capitaux de quelques entrepreneurs hassidiques fortunés et d’une petite classe de propriétaires. L’isolement des fidèles et la croissance résidentielle de l’enclave ont été facilités par la très bonne intégration de la communauté à la vie politique municipale.
Mots clés : fondamentalisme, gentrification, Juifs hassidiques, enclave, géopolitique, aménagement urbain, relations interethniques