« The war is not over » : Analyse géopolitique d’une stratégie violente de contrôle du territoire communautaire républicain dans un Belfast post-conflit
Guilhem Marotte soutiendra sa thèse sur l’analyse géopolitique d’une stratégie violente de contrôle du territoire communautaire républicain dans un Belfast post-conflit. La soutenance aura lieu le vendredi 27 octobre 2017 à 14h (salle des thèses) 2, rue de la Liberté, à Saint-Denis, devant un jury composé de :
LOYER Barbara, Directrice de la thèse, Professeur des Universités, Université Paris 8
HUTCHINSON Wesley, Professeur des Universités, Université Paris 3 (rapporteur)
MAILLOT Agnès, Associate Professor, Dublin City University (rapporteur)
BAILONI Mark, Maître de conférences, Université de Lorraine
CAUVET Philippe, Maître de conférences, Université de Poitiers
DORIER Elisabeth, Professeur des Universités, Université d’Aix-Marseille
MOTTET Eric, Professeur des Universités, Université du Québec à Montréal
Résumé :
Grâce au Good Friday Agreement (GFA) signé en 1998, l’Irlande du Nord connait une période de pacification sans précédent depuis les Troubles (1969-1998). Dans cette situation de post conflit, la violence liée aux affrontements entre groupes paramilitaires et forces de sécurité britannique a très largement diminué. Cependant, de petits groupes paramilitaires républicains s’opposent toujours au traité de paix. Cette thèse a pour objectif comprendre pourquoi les paramilitaires républicains anti-GFA continuent d’utiliser la violence alors qu’ils reconnaissent que, dans le contexte actuel, la lutte armée a peu de chance de conduire à la réunification de l’Irlande. A Belfast, l’analyse spatiale des violences intracommunautaires (perpétuées dans le cadre d’un système de justice alternatif) et des attaques contre les forces de police montre que la stratégie des organisations paramilitaires anti-GFA repose sur la création d’un cycle d’agitation. Il s’agit d’une stratégie de développement locale qui vise à maintenir des territoires d’exception. Ce terme désigne ici des territoires où la normalisation voulue par le processus de paix est limitée par les actions des républicains anti-GFA et où le monopole de la violence légitime est disputé. Cependant, cette stratégie de contrôle du territoire communautaire se heurte à toute une série de problèmes. En effet, les organisations paramilitaires anti-GFA sont de petits groupes fragmentés qui tendent à se diviser dans le temps. Enfin, l’influence des paramilitaires anti-GFA est limitée par un contexte social extrêmement défavorable à la lutte armée, par les actions des forces de sécurité, et par la présence et la stratégie du Sinn Féin.
Mots clés : géopolitique, postconflit, stratégie, violence, contrôle du territoire, paramilitaires républicains, Irlande du Nord, Belfast
Abstract:
Thanks to the Good Friday Agreement (GFA) signed in 1998, Northern Ireland knows a period of pacification unknown since the Troubles (1969-1998). In this post-conflict situation, violence in the form of confrontation between paramilitary groups and British security forces has greatly decreased. Nevertheless, small republican paramilitary groups are still opposing the peace treaty. The goal of this dissertation is to understand why republican paramilitaries opposed to the GFA continue to rely on violence while recognizing that, in the current context, armed struggle has little chances of leading to the reunification of Ireland. In Belfast, spatial analysis of intracommunal violence (carried out within an alternative justice system) and attacks against the police indicate that the strategy of the paramilitary organizations opposed to the GFA relies on creating a cycle of unrest. This is a strategy of local development aiming at maintaining territories of exception. This concept here means territories where the normalization sought by the peace process is limited by anti-GFA republicans’ actions and where the monopole of legitimate violence is disputed. This strategy of communal territory control is however facing a series of problems. Anti-GFA paramilitary organisations are indeed small fragmented groups which often splinter overtime. Finally, anti-GFA paramilitary organizations’ influence is limited by a social context extremely unfavourable to armed struggle, by security forces, and by the presence and strategy of the Sinn Féin.
Key words: geopolitics, postconflict, strategy, violence, territorial control, republican paramilitaries, Northern Ireland, Belfast